Mohamed El Nasser est non seulement un grand présentateur de la Radio Sawt El Arab (La voix des Arabes), mais aussi un nouvelliste, romancier, membre de l'Union égyptienne des écrivains et du Club égyptien de la nouvelle dont il était secrétaire de 2004 à 2016. Il siégeait aussi au sein de son conseil d'administration. Il a créé la bibliothèque du club spécialisée dans l'art du conte dans le monde arabe. Aussi est-il membre fondateur de l'Association des protecteurs de la langue arabe et membre de son conseil d’administration pour une session. Il a obtenu sa licence ès Lettres, département de journalisme et a fait ses études supérieures à l'université du Caire en 1995, puis à l'Institut d'études arabes en 1998. Après avoir commencé sa carrière en tant qu’animateur à la radio Halayeb, il a intégré Sawt El Arab (La voix des Arabes) où il a travaillé comme rédacteur en chef des affaires politiques, puis en tant que présentateur de programmes et il est devenu le responsable actuel des programmes culturels. Parmi ces programmes, il a présenté : Un livre chaque jour, Arabe facebook, une soirée mensuelle consacrée à l'art populaire. Sa production littéraire est marquée par la variété. Il avait écrit Le mamelouk (recueil de nouvelles) qui a obtenu le prix de l'organisation générale des palais de la culture, L'échange (pièce théâtrale), Alsarabils (Vêtements, Armures) son roman porté candidat au prix universel Booker par le Club égyptien de la nouvelle. Il a de même fait des études scientifiques. Citons à titre d'exemple « Effets du Maghreb sur la composante culturelle égyptienne, Ahmed El-Badawy El-Wali, qui a capté l'imagination des Égyptiens », étude publiée en Algérie. Il a reçu le bouclier du Festival de l'histoire de Sanaa en 2008, celui du Festival International du Printemps des Arts à Kairouan, Tunisie 2016, 2017, le prix d'honneur de l'Université Sohag pour les diplômés du Département de journalisme de la Faculté des Lettres.
Dans son roman Alsarabils, l'auteur a réussi à développer l'héritage environnemental convenable à l'esprit collectif d’une époque passée, adopté plus tard par l'ego individuel à travers des générations et El Nasser à son tour l'a reçu comme une auto-expérience. L'auteur a utilisé le dialecte villageois et y a ajouté le langage éloquent. Il a adopté une approche narrative en présentant une marge dans le corps de la narration comprenant une explication et une clarification de différents dialectes, de la spécificité de l'environnement et du lieu, des coutumes, des noms des pays qui ne sont pas célèbres. Dans ses récits du temple, El Nasser a présenté une œuvre romanesque originale. La construction artistique y est basée sur des personnages dont les noms occupent les titres des premiers chapitres du roman, et chacun d'eux acquiert un espace remarquable et se distingue par sa liberté absolue. Récits du temple présente, El Arraba, petit village situé près de ce temple en haute Egypte où se trouvent des ruines, des légendes et les décombres de l'histoire, des maisons d'argile, des dialogues et des ruelles. Dans cette structure, l'Arabe se mélange au pharaonique, au langage moderniste. Dans cette atmosphère, l'histoire de «La clé de notre maître Omar» a émergé dans les têtes malades, pour être la chiffre magique conduisant le peuple à faire face à l'oppression de la force mystérieuse venant du fond du temple.
A la fin de notre essai, nous citons ces lignes de sa nouvelle intitulée Chat siamois qui exprime le talent et la culture d'El Nasser : « Elle donne son sein à « Loulou », contemple sa petite tête dont les bouts des oreilles et le nez allongé lui donnent la forme d’un triangle. Elle caresse sa fourrure courte avec ses doigts, ses griffes tendres et noircies, ses deux pattes longues et maigres, son cou long et maigre, son ventre serré et dégraissé ; un ventre qui rappelle souvent celui de son mari ventru. Elle mord délicatement son oreille grande et large. Quand son regard croise ses yeux malins aux couleurs d’amandes, elle comprend que c’est l’heure de sa traite, et que Diamant de lune la débarrassera du reste du lait maternel laissé par sa petite dans son sein ».